Avant le 16 septembre 2020 Un pro-Soro interpelle le président du Conseil constitutionnel

 

Paris, le 11 septembre 2020 A Monsieur Koné Mamadou, Président du Conseil constitutionnel.

Monsieur le Président, Votre Honneur, ai-je envie de dire tellement les mots qui vont suivre feront appel à cela, à votre honneur. Votre Honneur donc, Je vous sais gré de m’autoriser à prendre ma plume afin de vous donner mon ressenti et partager avec vous, mes pensées sur la tâche, ou plutôt la charge qui vous pèse, en ces heures où non seule- ment la Côte d’Ivoire, mais aussi notre communauté sous- régionale, voire celles régionale et internationale ont toutes les yeux rivés sur l’illustre Institution que vous avez l’honneur de présider, depuis le 4 février 2015. Succédant à un autre illustre, et après des élections en 2015 apaisées, je demeure convaincu que vous étiez loin de vous douter que celles de 2020 accepteraient autant l’attention. Si en 2015, vous n’aviez point été mis en lumière, vous voilà 5 ans plus tard revêtu de ce costume dont vous n’avez jamais aussi bien porté le nom, de Chef des Juges Constitutionnel. Votre Honneur, je ne suis pas juriste, mais « nul n’est censé ignorer la Loi », n’avez-vous sûrement eu cesse de le dire à tous ces prévenus que vous avez vu défiler, dans les tribunaux que vous avez eu l’honneur de présider. Votre Honneur, par la force des choses, vous voilà de nouveau Juge mais paradoxalement, vous semblez revêtir les vêtements du prévenu, tant plusieurs parmi vos concitoyens, vous ont déjà mis sur le banc des accusés, convaincus que le Juge rendra une décision injuste, inéquitable et par- tisane. Je n’ose, votre Honneur, croire en cela. Ma conviction, votre Honneur, que vous direz le droit, se loge dans votre propre histoire, celle d’un homme qui tout le long de sa carrière n’a pas eu peur de se dresser contre les dirigeants, quels qu’ils soient. Et même si certaines décisions prises au cours de votre fonction actuelle tendent à ternir cette image, je refuse de croire que ce jeune Koné Mamadou,

sorti Major de Promotion à l’Ecole nationale de magistrature de Paris en 1980, couronné de la mention «Exceptionnel », rempli de rêve et d’ambition pour la Justice de son pays et dans son pays, soit perdu à jamais. Votre Honneur, vos mérites sont légions, et vos parcours académique et professionnel sont publics. Ce qui l’est moins, ce sont ces nombreuses anecdotes qui jalonnent votre parcours et qui ont fini par me conforter sur votre capacité à ne pas céder aux pressions et tordre le cou au Droit que vous vous êtes promis de défendre, quel qu’en soient le prix et l’adversité, vous en souvenez-vous ? Vous souvenez-vous, votre Honneur, cette année où à peine rentré de Paris, vous avez eu votre première affectation dans la ville montagneuse de Man comme Substitut du Procureur près le Tribunal de Première Instance de ladite ville ? Monsieur Gbê Alphonse, Secrétaire général du Pdci-Rda, Parti Unique d’alors, avait battu à sang, une de ses compagnes, à tel point que toute la ville, sous l’émotion en parlait. Recommandation vous avait été faite par Feu le Président Félix Houphouët-Boigny en personne de relaxer ce dignitaire de son parti. Votre réponse de Juge fut catégorique, vous avez donné une fin de non-recevoir à l’homme le plus puissant et le plus craint de

tout le pays. Vous souvenez- vous que le Président Houphouët, qui aurait pu vous sanctionner, et vous saviez que cela était fort possible, ait fait intervenir sa sœur, la regrettée et respectée Mamie Faitaih, à qui vous aviez expliqué la situation ? Avec toute la sages- se qu’on lui reconnaît encore, Mamie Faitaih vous ayant compris a appelé son frère, le Président de la République, dont elle était une des conseillères les plus écoutées, afin de lui dire que, de son point de vue, le dignitaire incriminé était en tort.

Vous avez été témoin de cet échange. Et vous avez, malgré ces interventions, sanctionné

d’une certaine façon ce dignitaire. Agissant ainsi, malgré une intervention, que toute autre personne que vous aurait considéré comme une injonction, vous avez mis votre carrière à peine débutante en péril, mais vous n’avez pas eu peur. Être juste, voilà ce qui vous motivait, et je l’espère vous motive encore. Votre Honneur, je vous rappellerais une seconde anecdote dont je suis sûr, vous vous en souvenez encore. Au début de l’année 2011, en pleine crise post-électorale, reclus au Golf Hôtel, en compagnie de tous les alliés du Rhdp, le Président Alassane Ouattara venait de vous désigner comme son conseiller juridique. Le Président Alassane Ouattara avait décidé de présider une réunion du Rhdp, vous n’avez pas hésité un seul instant, à affronter son courroux en lui expliquant que cela lui était impossible, car anticonstitutionnel à l’époque, le Président de la République ne pouvant pas présider un parti politique conformément aux dispositions de la Constitution du 1er Août 2000. Malgré la colère du Président Ouattara qui vous a dit en substance, qu’il ne vous n’avait pas nommé pour le contrarier, mais pour lui dire comment les choses étaient possibles, vous lui avez simplement répondu, au risque de perdre votre poste, vos honneurs et vos privilèges, que la Constitution était claire

et que cela pouvait être utilisé par le camp adverse, dans une Côte d’Ivoire où le climat sécuritaire et politique était encore incertain et fragile. Vous avez rajouté que la seule façon pour lui de présider de telles rencontres était de modifier la Constitution. Nous étions en 2011. Votre Honneur, entre ces deux actions, 31 années s’étaient déjà écoulées, toute une carrière couronnée par la fonction de ministre d’Etat, ministre de la Justice. Un domaine dans lequel vous avez tout connu. Cela a été possible, parce que l’homme de Loi que vous êtes, avait cru bon, à un moment de sa vie, à la lumière de ses principes de se rebeller contre l’ordre établi et qui à ses yeux, ne garantissait plus la Justice et l’Équité. Vous aviez alors rejoint les Forces nou- velles dont vous avez été Secrétaire général par intérim et grâce auxquels vous avez essayé d’inculquer votre vision de la Justice, en votre qualité de Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, dès décembre 2005. La suite, nous la connaissons, passé par la Présidence de la Cour Suprême, vous voilà aujourd’hui, Président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire.

Votre Honneur, votre parcours est aussi exceptionnel que la mention que vous avez obtenu

Koné Mamadou sera face à l’histoire.

 

lors de votre soutenance à l’Ecole de Magistrature, il y a 40 ans maintenant. Vous avez la possibilité d’éviter à notre pays, un chaos que certains annoncent déjà inévitable, tant ils sont convaincus que point de droit vous ne direz.

Votre Honneur, trop de fois par le passé, notre Conseil constitutionnel a été mis au banc des accusés, trop de fois le Conseil constitutionnel a été récusé, et trop de fois ses décisions n’ont pas été suivies, la dernière fois que cela s’est produit, une crise a éclaté et a causé plus de 3000 morts, je ne vous l’apprends pas. Vous aviez vous-même admis que les crises liées aux élections sont dues à de mauvaises décisions rendues. Votre Honneur, comme dit à l’entame de ma missive, je n’ai point La Côte d’Ivoire retient son souffle.

déjà donné le sens, cela ne fait pas polémique. Quant à la lettre de celle-ci, je n’ose croire que vous puissiez rendre une décision contraire à une autre déjà rendue sur la même ques- tion, en août 2018. Si vous le faisiez, je veux juste croire que vos arguments parviendront à apaiser tout le monde. Hélas, j’ai des doutes. Votre Honneur, notre Constitution est sensée être impersonnelle, de même que le Président de la République a juré de la défendre, et a prêté serment par et grâce à elle. Cette Constitution dont la continuité avec la précédente n’a jamais été interrompue comme l’atteste la récente prestation de serment de 3 nouveaux Juges Constitutionnels Qui Ont Été nommés au nom de ce principe de continuité. Pourquoi donc ce principe s’appliquerait pour vous-même et vos pairs et cesserait de l’être, lorsqu’il s’agit d’un candidat à la Présidence de la République

ayant déjà exercé deux mandats présidentiels, depuis sa première prestation de serment en décembre 2010, sous votre regard au Golf Hôtel ? Votre Honneur, mon intention en vous rappelant tout ceci, est motivé essentiellement par ma volonté de vous rappeler, sans prétention aucune, qui vous êtes et qu’est-ce qui, plus de quarante ans durant, ont défini votre parcours. Je ne puis que terminer en vous demandant de vous souvenir d’un homme, non moins digne que vous, mais qui, au péril de sa vie, avait dit ce qu’il a estimé être le droit, et qui dans les élections a joué le rôle qui est aujourd’hui, le vôtre : Honoré Guié. Ne laissez personne vous intimider, le peuple souverain de Côte d’Ivoire s’en souviendra.

Très Respectueusement.

Habib Sanogo Citoyen Ivoirien, Porte-parole Gps-Europe Vice-président du Mvci.

la prétention de m’imaginer, même un instant, vous apprendre le Droit, l’Équité ni la Justice.Vous Avez Dévolu toute votre vie à cela. Vous êtes à la tête d’une équipe, d’un

Conseil qui devra dire le Droit, qui devra donner une position avec pour seule boussole, notre Constitution. Pour celui est de l’esprit de celle-ci, les rédac- teurs de la Constitution en on

La Côte d’Ivoire retient son souffle.

déjà donné le sens, cela ne fait pas polémique. Quant à la lettre de celle-ci, je n’ose croire que vous puissiez rendre une décision contraire à une autre déjà rendue sur la même question, en août 2018. Si vous le faisiez, je veux juste croire que vos arguments parviendront à apaiser tout le monde. Hélas, j’ai des doutes. Votre Honneur, notre Constitution est sensée être impersonnelle, de même que le Président de la République a juré de la défendre, et a prêté serment par et grâce à elle. Cette Constitution dont la continuité avec la précédente n’a jamais été interrompue comme l’atteste la récente prestation de serment de 3 nouveaux Juges Constitutionnels qui ont été nommés au nom de ce principe de continuité. Pourquoi donc ce principe s’appliquerait pour vous-même et vos pairs et cesserait de l’être, lorsqu’il s’agit d’un candidat à la Présidence de la République

ayant déjà exercé deux mandats présidentiels, depuis sa première prestation de serment en décembre 2010, sous votre regard au Golf Hôtel ? Votre Honneur, mon intention en vous rappelant tout ceci, est motivé essentiellement par ma volonté de vous rappeler, sans prétention aucune, qui vous êtes et qu’est-ce qui, plus de quarante ans durant, ont défini votre parcours. Je ne puis que terminer en vous demandant de vous souvenir d’un homme, non moins digne que vous, mais qui, au péril de sa vie, avait dit ce qu’il a estimé être le droit, et qui dans les élections a joué le rôle qui est aujourd’hui, le vôtre : Honoré Guié. Ne laissez personne vous intimider, le peuple souverain de Côte d’Ivoire s’en souviendra.

Très Respectueusement.

Habib Sanogo Citoyen Ivoirien,

Porte-parole Gps-Europe

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*