Hommage au ministre Séry Bailly Zacharie  

Témoignage sur la vie du militant du FPi et de l’illustre intellectual

Propos recueillis par DJE ABEL (photos:Serge Kobou)

Djétoi Nicolas (Vice-président): Séry Bailly n’était pas seulement un intellectuel, c’était un homme de bon sens.

A Daloa, comme au niveau du parti, il nous a toujours enseigné ce qu’il faut faire. Il préconisait la réconciliation. Ce n’est pas pour rien qu’il était à la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). Quand il est venu présenter ses condoléances à la mort de Sangaré, il voyait déjà sa mort. Il a dit : «N’Dori est parti, sangaré est parti, c’est bientôt mon tour». On enterre Sangaré le 1er décembre et il meurt le 2 décembre. Ce qu’il disait était donc prémonitoire.

 Ettien Amoikon (Vice-président du FPI): Je suis venu pleurer mon ministre, parce que c’est lui qui m’a appelé auprès de lui, comme chef de cabinet, quand il était ministre de l’Enseignement supérieur.

C’est avec lui que j’ai fait mes premiers pas dans l’administration. C’est auprès de lui aussi, qu’au niveau du Synares, nous avons fait nos premiers pas au niveau national. Auprès de lui, j’ai appris beaucoup de choses au niveau de la méthode, de l’écrit et de la production. Séry Bailly est une personne très modeste, modérée, humble, mesurée dans tous ces comportements. C’est aussi un homme très engagé. Quand il prend une option, il reste constant et persévérant. Il nous a beaucoup enseigné et conseillé.

Dano Djédjé (Vice-président du FPI): Zacharie, c’est d’abord un grand frère qui avait beaucoup d’admiration pour moi. Il faisait notre fierté dans tous les domaines.

Séry Bailly était un homme multidimensionnel. Il est intellectuel au sens propre du terme. Il est artiste, savant, traditionaliste. Il avait toutes les qualités d’être humain sur terre. C’était un Bhété qui est enraciné dans sa culture et la tête dans la modernité. Pour la petite histoire, Zacharie m’a aidé à organiser l’hommage à notre grand frère, artiste-chanteur, Zakri Noël. Et c’est Zacharie qui a fait la conférence. Dans sa conférence, il est allé au-delà de ce que nous savions. Et ça, je ne l’oublierai jamais. Séry Bailly est très attaché à notre département, à notre fraternité. Moi je suis de Gagnoa et lui de Daloa. Un jour, j’ai organisé un séminaire sur le développement de Gagnoa. J’étais ministre et lui aussi. De passage pour Daloa, il s’est arrêté pour venir nous saluer au centre de formation de Gagnoa. Que Dieu l’accueille dans son royaume.

 

Koné Boubacar (Vice-président du FPI): D’abord, je voudrais dire que mon rapport avec le professeur Séry Bailly était un rapport particulier.

Je peux me présenter comme son premier fils adoptif, parce que j’étais parmi les jeunes assistants que le professeur Séry Bailly a encadrés dès le début de nos carrières universitaires. Je lui dois beaucoup et il est pour beaucoup dans mon parcours. Je voudrais retenir de lui un gentleman, un homme de mesure en toute chose. Un homme d’une très grande finesse qui faisait l’effort de ne jamais heurter personne. C’était un homme d’une très grande probité morale et un gros travailleur, mais en même temps, un grand animateur, en tant que chef d’équipe. Au plan académique, il nous obligeait à nous présenter à des séminaires pour présenter nos projets de recherches, afin qu’ils soient discutées et que sur les propositions d’amendements des collègues, nous puissions améliorer la qualité de notre travail. Sa perte nous affecte beaucoup. C’était un homme constant.

Hubert Oulaye (Président du Comité de contrôle du FPI) : Effectivement, la Côte d’Ivoire a perdu un grand homme, un grand intellectuel. Et le Front populaire ivoirien a perdu un grand militant.

Je voudrais retenir de lui que nous avons beaucoup cheminé à Paris au moment où nous préparions nos doctorats. Revenu à Abidjan, je voudrai rappeler que le professeur Séry Bailly et moimême, avions fait partie des six premières personnes désignées par le président Laurent Gbagbo dans le premier gouvernement de transition militaire, au titre du Front populaire ivoirien. Il était ministre de l’Enseignement supérieur. Moi j’étais ministre de la Fonction publique. Nous avons bien collaboré. Ce que j’ai toujours admiré en lui, c’est sa capacité d’appréhender les choses d’une manière très imagée. C’est quelqu’un qui est capable de vous expliquer des choses très compliquées en deux ou trois images. Et cela le caractérise. C’est quelqu’un d’exceptionnel.

 Paul Arnaud Bohui (premier vice-président de l’UNG) : Ma présence ce soir, avec l’importante délégation, s’explique à deux niveaux. Premièrement, nous sommes là parce que le professeur Séry Bailly est d’abord le père adoptif du président du l’UNG, Stéphane Kipré.

Nous sommes là deuxièmement, parce que le professeur Séry Bally fut un des collaborateurs du président Laurent Gbagbo, qui est aussi un père, mais surtout une référence politique pour le président Kipré. Nous avons des liens très forts avec le professeur et sa famille. Sa disparition est un moment de désolation, d’amertume, parce que la Côte d’Ivoire perd un fils, un intellectuel, un sachant. La Côte d’Ivoire perd un homme d’Etat, un homme politique aguerri. Paix à son âme, paix à son âme.

 Bilé Zéréoué Daniel (Secrétaire général adjoint, chargé des manifestations du FPI): La Côte d’Ivoire vient de perdre un grand homme.

La Côte d’Ivoire vient de perdre, une fois de plus, une bibliothèque. Séry Bailly est un grand professeur qui a formé beaucoup de cadres de ce pays, actuellement en fonction. Nous sommes donc choqués par sa disparition. Nous pouvons dire que le professeur Séry Bailly est tombé les armes à la main.

 Honorable Niapoh Charles François (SN au FPI de la Nawa et ex-député de Buyo) : C’est une très grande perte et pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique, surtout pour le FPI, sa famille politique.

Ce n’est pas toujours qu’on a des intellectuels de haut niveau comme Séry Bailly au sein d’une organisation. Dieu a décidé autrement et c’est difficile. Ce que je retiens de l’homme, c’est que c’est un gentleman, que ce soit sur le plan politique, sur le plan intellectuel, dans sa vision de la vie, dans son comportement. C’est un monsieur qui est très correct qui savait prodiguer de sages conseils. Que son âme repose en paix.

Dr. théodore Bouabré (Département d’anglais à l’Université de Cocody) : C’est une grande perte. Séry Bailly était à la retraite, mais il n’avait jamais cessé de travailler. Je l’ai eu comme professeur et il a été mon mentor.

C’était l’universitaire parfait. Quelqu’un qui aimait le travail qu’il faisait. C’est quelqu’un qui lisait parfois trois livres en même temps. Sur son lit, il y avait parfois quatre à cinq livres qu’il lisait. C’était un amoureux du livre et de la connaissance.

 

Source: Lundi 28 janvier 2019 – la Voie originale n°383

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*