Bédié reçoit lesmédias et «tire» sur Ouattara
Déjeuner et échanges d’allocutions avec les journalistes nationaux et les correspondants des médias internationaux ; Interview avec Radio France Internationale (RFI) pour réaffirmer son divorce d’avec son ex-allié Alassane Ouattara, chef de l’Etat, et déclarer que Laurent Gbagbo ancien chef de l’Etat, adversaire renversé hier et jugé à la CPI, «peut revenir faire la politique s’il le veut, comme il le veut, s’il est libéré» ; Entretien à huis clos avec Venance Konan, ressortissant de Daoukro comme lui, présenté depuis 2011 comme son protégé à la direction générale de Fraternité Matin, mais jusque-là fervent supporter du RHDP unifié, la pomme de discorde entre Alassane ouattara et Henri Konan bédié ; Enfin, des pas de danses de ses collaborateurs comme le général Ouassénan Koné aux côtés des journalistes, au son de la fanfare. La journée du 10 janvier 2019 a été «médiatiquement» chargée et riche pour le président du PDCI-RDA, Henri Konan bédié, à Daoukro.
C’est dans son village natal, à quelque 350 km d’Abidjan à l’Est du pays, qu’Henri Konan bédié et son épouse, Henriette bomo, ont organisé, jeudi dernier, «un repas institutionnel en l’honneur des journalistes dans le cadre des échanges de vœux pour le nouvel an», auquel La Voie Originale a été aussi conviée. occasion toute trouvée par n’Zueba pour tirer à boulet rouge sur son ancien allié Alassane ouattara. Ton grave, air très préoccupé par «la situation désastreuse que vit la Côte d’Ivoire», selon lui, sous le régime tribaliste de ouattara, le président bédié a dénoncé et interpellé avec force le chef de l’Etat sur «la corruption, le chantage et les intimidations et les limogeages pour raison politique». Des pratiques instituées en programme politique et qui risquent de provoquer, toujours selon bédié, «le désordre et le KO dans tout le pays». Le président du PDCI a même fait remarquer le désordre qui règne dans de grandes villes comme bassam et bouaké, mais aussi dans de grandes communes mises sous «représentation spéciale» comme Port-bouët et le Plateau à Abidjan. Pour bédié, si on n’y prend garde, la situation que vit le pays par la faute de ouattara «pourrait devenir plus grave et gagner l’ensemble du pays». Et au président du PDCI-RDA de crier très fort : «J’interpelle solennellement le chef de l’Etat afin qu’il fasse cesser ces pratiques immorales et illégales» qui selon lui, «n’avaient jamais eu cours dans notre pays, même au temps du parti unique !».
Avant de traiter la politique désastreuse et dangereuse pour la paix et la cohésion sociale sous ouattara, Henri Konan bédié s’est félicité de la qualité des relations qui ont prévalu entre son parti, le PDCI, et la presse nationale et internationale tout le long de l’année 2018. Selon, bédié, «les médias ont relayé avec objectivité les activités» de sa formation politique. Aussi, en souhaitant ses vœux de santé, de bonheur, de prospérité, de paix, de succès et d’épanouissement à ses hôtes du jour, le président du PDCI-RDA a-t-il insisté pour «une collaboration franche et sincère avec les médias en cette année 2019 pour la bonne pratique démocratique comme le commande la constitution».
C’est Félix Diby boni, rédacteur en chef de l’Infodrome (groupe Olympe) qui a été choisi pour porter la parole de l’ensemble des journalistes présents à la réception. Il a remercié le président bédié qui, pour lui, témoigne ainsi d’une reconnaissance pour le travail des journalistes et d’une marque de considération pour eux. Tout en retournant les vœux des journalistes au président du PDCI, Félix boni a plaidé pour que son parti et lui veillent à la sécurité des journalistes pendant ces moments qui précèdent les échéances électorales de 2020.
Quant à la directrice de la communication du PDCI-RDA Mme Diomandé Djénébou, elle a expliqué que ce repas institutionnel organisé par les soins du président bédié vise à remercier l’ensemble des journalistes pour avoir suivi et relayé les activités du PDCI, souvent dans des conditions difficiles, au cours de l’année écoulée.
Beau revirement de situation que celui vécu à Daoukro par les journalistes avec Henri Konan bédié. L’ancien président de la République renversé par les Hommes de ouattara (24 décembre 1999) avait traité les journalistes d’ «hypocondriaques endurcis» tout le long de son mandat finalement écourté par un coup d’Etat (1993-1999). C’était le passé. Le 21ème siècle est celui de la Communication, et bédié l’a aussi compris.
Source: Lundi 14 janvier 2019 – la Voie originale n°380