Fresco Courriels L’actualité sur la politique en Côte d’Ivoire
par J-S LIA
Laurent Gbagbo et Charles Blé goudé ont été déclarés innocents des crimes dont ils étaient accusés. la Cpi a ordonné leur mise en liberté immédiate. l’appel de la procureure n’est pas sur le fond de la décision, mais sur leur libération. La CPI vient de nous gratifier d’une nouvelle thèse pénale : On peut être déclaré blanchi, innocent, et rester en prison. Les puristes du droit s’offusquent et dénoncent cette détention prolongée du président Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé après leur acquittement par la Chambre de Première instance I. Les juges de la Chambre d’Appel n’étaient pas obligés de prolonger la détention des deux célèbres pensionnaires du centre de détention de Scheveningen, à La Haye. Quand il apparaît que des faits et actes ne concluent pas à des décisions iniques, il faut refuser de les prendre.
D’un, la Belgique a accepté d’accueillir Laurent gbagbo. pour Blé Goudé, un lieu était en train d’être trouvé.
De deux, pour montrer leur bonne foi, les deux personnalités ont signé un document dans lequel ils s’engagent à répondre à toute convocation de la cour.
De trois, les représentants des victimes (?) sont favorables à une libération qu’ils conditionnent (même si cela n’est pas conforme au droit à tout innocent de jouir pleinement de sa liberté). pourquoi alors faut-il les garder encore en prison ? la Cpi se présente comme une chambre d’enregistrement qui ne dit pas le droit, mais les desiderata de telle ou telle partie. C’est comme si la CPI souffrait de «schizophrénie judiciaire». Reconnaissons comme Bernard Houdin que ce maintien en prison«est une décision qui est gravissime pour le respect du droit et de la personne humaine». Quelle crédibilité peut avoir une juridiction qui dit le droit le matin et fait la politique le soir ? C’est un véritable scandale pour une institution censée rétablir la vérité et la justice.
Source: Lundi 21 janvier 2019 – la Voie originale n°382