Manœuvres de sabotage de la réconciliation en Côte d’Ivoire

31 amnistiés civils et militaires pro-Gbagbo encore en prison

Par César Etou

Ils sont au total trente et un (31) prisonniers politiques presque oubliés dans les prisons ivoiriennes et libériennes. On en trouve précisiément vingt-quatre (24) dans les prisons de Côte d’Ivoire (Abidjan et Man) et sept (7) dans les prisons du Libéria. Ils croupissent en prison depuis la guerre postélectorale. Seize (16) de ces prisonniers politiques sont des civils et quinze (15) sont des militaires. Malgré l’ordonnance d’amnistie prise par Alassane Ouattara, le 6 août 2018, pour effacer les faits incriminés, et magré l’annonce de la libération de 800 prisonniers politiques, ces 16 détenus civils et 16 détenus militaires sont gardés en prison. Bien entendu, même si cela ne se justifie par aucune disposition légale, Ouattara et son régime ont prévenu qu’ils garderont en otage les militaires en prison. Et ils ont tenu parole : les responsables politiques auxquels ces miliatires sont censés avoir obéi en exécutant les ordres légaux et légitimes ont été amnistiés et libérés. C’est en cette occasion que Simone Ehivet Gbagbo, Assoa Adou et Moïse Lida Kouassi, tous trois responsables du régime du président Gbagbo ont recouvré la liberté et la totalité de leurs droits civiques après des années de détention et de tortures arbitraires, tout comme 797 autres prisonniers politiques aussi. Ce choix illégal de garder des militaires en otage pourrait justifier la détention des 15 militaires, gendarmes et ppliciers encore derrière les barreaux. Mais le plus étonnant est de savoir que jusqu’à 16 personnes civiles continuent d’être gardées aussi en prison. Certes, les hagiographes de Ouattara pourront arguer qu’ils n’ont pas le contrôle sur les Ivoiriens détenus dans les prisons du Libéria. Mais tout le monde sait qu’une demande de libération de ces Ivoiriens ne sera pas ignorée par les autorités libériennes. Depuis le début de cette année et en prélude à son acquittement à la CPI (15 janvier 2019), le Président Laurent Gbagbo a demandé à son parti, le FPI, de prendre le leadership pour la campagne de la réconcilation nationale totalement ratée par Alassane Ouattara. Le Secrétaire général du FPI présidé par Laurent Gbagbo, Assoa Adou, a de ce fait tenu un point de presse pour rendre cette décision du président Gbagbo publique. Cette activité a contribué à encourager la première vague d’exilés à rentrer au pays, le 31 janvier 2019. Dans cette dynamique, le ministre Assoa Adou a conduit des délégations chez des responsables religieux du pays pour les inviter à encourager la mise en route de ce processus. Et pour en donner l’exemple, toutes les réunions du FPI organisées à Abidjan et sur toute l’étendue du territoire ivoirien ont pour thème central la réconciliation de tous les enfants de la mèrepatrie. C’est en raison de ces prédispositions à la paix dont les Ivoiriens veulent faire preuve qu’il est temps de dénoncer le maintient en prison de 31 personnes, civiles ou militaires, alors que les faits pour lesquelles elles sont poursuivies sont totalement et entièrement effacés par une loi d’amnistie. En vérité, tout se passe comme si Alassane Ouattara et son régime, à défaut d’avoir réussi à réconcilier les Ivoiriens après leur guerre, travaillent à présent à boycotter toute tentative venant de leurs victimes, dans le sens de la paix. Pour l’histoire, La Voie Originale a cherché et obtenu la liste actualisée de ces prisonniers politiques (presque) oubliés dans les prisons, qu’ils soient civils ou miliataires. Selon le célèbre socio-anthropologue, Pr. Faustin Dédi Séry, «Demain juge toujours». Et pour que personne n’en ignore, La Voie Originale retraite ce sujet. Demain, ceux qui rigolent en sabotant la paix par le maintien en détention des prionniers amnistiés ne pourront pas s’en prendre à un régime plus ‘’fou’’, en tout cas moins attaché à la «transition pacifique à la démocratie» que Laurent Gbagbo et son parti, qui leur appliquerait leur potion magique pour terroriser et régner. Croisons les doigts pour que cela n’arrive plus jamais à la Côte d’Ivoire.

                                       

Source: Lundi 25 février 2019 – la Voie originale n°387

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